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le forgeron de thalheim

Fallait-il attribuer ce fait assez rare au temps sombre et froid qui régnait ? Peut-être. Le vent d’ouest avait succédé à la bise de la veille, et une neige abondante tombait lentement, parfois emportée, par la bourrasque.

Qu’était devenu Jean Schweizerl ? Robert se posait cette question pour la centième fois au moins, lorsque son ouvrier attira son attention par ces mots :

— Tiens ! qu’est-ce que cela peut bien signifier ?

Et, par la porte de la forge entr’ouverte, il montrait à son maître, dans la direction de Thalheim, deux gendarmes et deux messieurs en grand manteau qui venaient de leur côté.

Robert, à son tour, regarda.

Aussitôt une pâleur livide couvrit son visage.

Le marteau qu’il avait à la main s’échappa, et Thomas, que le bruit fit retourner, aperçut non sans-surprise l’étrange émotion qui s’était emparée de Robert.

— Mais, qu’avez-vous donc, mon maître ?

— Rien ! dit-il brusquement.

— Vous êtes si pâle.

— Un malaise passager.