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le forgeron de thalheim

ment trouvé le cadavre du forestier dans le petit bois près de la mare. Aussitôt le maire, prévenu du crime, avait envoyé un exprès à la ville voisine, et, deux heures après, arrivaient les gendarmes, le magistrat et son greffier.

On parlait de ce crime qui remplissait ces bonnes gens d’épouvante. Ce grand déploiement de la justice avait attiré sur la rue une foule de monde, presque tout le village. Peu à peu, des soupçons s’étaient éveillés, avaient. volé de bouche en bouche, un bruit s’accentuait et, lorsqu’on aperçut la force publique, toutes les lèvres désignaient Robert Feller comme le meurtrier d’Otto Stramm. Oui, c’était cela. Ils se haïssaient. Et tous ces juges d’instruction villageois se rappelaient, avec tous les détails, les divers incidents qui avaient marqué les relations des deux jeunes gens. D’abord, leur première altercation, un dimanche après la messe, à l’auberge de Gaspard Tonder ; puis, le fameux soufflet de la fête, ce qui était dans toutes les mémoires ; enfin, la visite que, la veille au soir, Robert avait faite au forestier, sans qu’on pût, il est vrai, s’en expliquer les motifs. Et, cependant, ceci était très important : leur dernière entre-