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le forgeron de thalheim

dormir. Une grande faiblesse était tombée sur elle.

Cette scène avait péniblement impressionné le vieux bûcheron. De temps en temps, du revers de sa manche, il essuyait une larme qui glissait furtivement le long de sa joue brunie. On eût dit, une ou deux fois, que des mots, des paroles allaient s’échapper de ses lèvres blêmes, mais aucun son ne se fit entendre. D’ailleurs, quelles consolations aurait-il adressées à cette mère ? Il lui fallait son fils ! Et il n’osait pas, le pauvre homme, s’avouer coupable, sous les yeux de cette infortunée qui souffrait d’une manière si horrible.

— Thomas, dit-il enfin à l’ouvrier, tu vas soigner Käthel et ne pas l’abandonner ?

— Oui, Jean Sclrweizerl !

— Elle repose, maintenant. Quand elle se réveillera, annonce-lui donc que le bûcheron Jean lui rendra son fils.

— Comment ? Vous croyez…

— Je ne crois rien, mais je ne désespère pas de le sauver.

A bientôt !

Et Jean s’éloigna plus brisé encore qu’à son arrivée. Robert en prison ! Sa mère inconsolable ! À ces deux pensées s’en ajou-