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le forgeron de thalheim

— Que dites-vous, madame ?

— Ma fille a raison ; Georgette sera bien accueillie, car c’est bien cela que vous désirez, je suppose ?

— Parfaitement ! Merci ! ô merci ! Elle n’est pas mauvaise, je vous assure. Jadis elle avait de la joie, toujours un beau rire sur les lèvres ; à présent, tout a disparu, tout s’est envolé, comme ces petits oiseaux à l’approche de l’épervier. Elle croyait à cet homme. C’est tout son malheur. Et elle était seule, pendant que je travaillais dans la forêt. Mon Dieu ! Comment tout cela finira-t-il ? ajouta l’infortuné dans un transport d’amertume.

— On aura de l’indulgence pour vous, fit la mère.

— Je n’ose l’espérer. D’ailleurs, les juges ne voudront peut-être pas reconnaître les motifs qui m’ont poussé à laver cet affront. Voyez, encore à cette heure, je ne regrette pas ce que j’ai fait ; je le ferais de nouveau. Pourquoi ? Un cœur de père ne raisonne pas.

Encore un mot. Si je n’avais pas craint le ressentiment de la veuve Feller, c’est peut-être elle que j’aurais priée de recueillir Geor-