liberté. Il est innocent : C’est moi qui ai tué le forestier.
Le juge, tout interloqué, examina tour à tour les deux malheureux.
— Répétez donc vos paroles ! dit enfin le représentant de la justice.
— Robert Feller est innocent, je suis le coupable.
— Ne l’écoutez pas ! balbutia le forgeron.
— Qui êtes-vous ?
— Je me nomme Jean Schweizerl, bûcheron de mon état, et j’habite une maisonnette située à une petite demi-lieue de Thalheim. J’ai tué le forestier Otto Stramm parce qu’il a trompé ma fille, qui est à présent à la tuilerie Teppen.
— Ces paroles sont-elles vraies ? questionna le juge en s’adressant à Robert.
Mais Jean répliqua aussitôt :
— Tellement vraies que je tiens à les compléter. Robert Feller, ici présent, est allé, il y a deux jours, chez le forestier pour lui déclarer, de ma part, qu’il devait épouser ma fille. J’exigeais une réponse catégorique, un oui ou un non. Pour son malheur à lui il a dit non. Je m’y attendais bien un peu. Quand. on est honnête, on ne pousse pas ainsi une