Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

56
LE FORGERON DE THALHEIM

pendant la guerre et moi je me trouvais à Reichshofen.

Là-dessus, le fils de la veuve paya sa consommation et, suivi de son ouvrier Thomas, il sortit de la salle qui fut évacuée à l’instant même.

— N’ajoutez aucune importance à ces paroles ! disait le maire à Otto Stramm. Robert est un bon fils, et il a sa tête à lui. C’est un Français quand même.

— Nous verrons ! nous verrons ! répliqua le forestier, la figure toute bouleversée de l’indignation éprouvée.


Robert, une fois sur la rue, respira plus allègrement. Il ne se reprochait pas sa manière d’agir, et, cependant, il regrettait, au fond, la colère à laquelle il s’était laissé trop facilement aller. Était-il mieux ? L’aimerait-on davantage ? Le père Teppen lui en saurait-il gré ? Et sa mère elle-même, que dirait-elle en apprenant cette scène ?

Thomas, son brave Suisse, marchait à côté de lui, l’oreille basse. Excellent cœur, il ne pouvait s’empêcher d’admirer son jeune maître et trouvait qu’il avait une grande dose de courage pour oser parler ainsi. Que le fores-