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L’ÎLE STE-HÉLÈNE



SI la Fée Bonheur existe, j’aime à me figurer qu’elle a son royaume à l’île Sainte-Hélène, cette émeraude enchâssée dans de l’azur, que le soleil fait miroiter de mille chatoyantes nuances, du vert doux au vert glauque, selon les caprices de l’astre artiste, Sainte-Hélène, la jolie, dis-moi, lequel de tes deux amoureux préfères-tu ? Le ciel, qui baise ton front et souffle dans ta chevelure ses effluves printanières, ou le grand flot paresseux, qui caresse tes pieds en pleurant son éternel amour ? Tu t’inclines vers l’un et tu souris à l’autre. Bien, ma belle, sois coquette et séduisante avec les deux ; tes amoureux te seront fidèles. Ignore le mal d’amour qui ferait soupirer tes grands arbres, et mettrait des larmes au bord de leurs feuilles frémissantes ! Le royaume de la Fée Bonheur, c’est le gîte du sourire : On n’entend que le gazouillis