sa femme, elle, les connaît bien ces pas depuis longtemps ils résonnent dans son cœur. Elle est forcée de s’asseoir, tant son émotion est grande, mais la porte s’ouvre et Jean court à sa mère, la prend dans ses bras et l’embrasse comme lorsqu’il était tout petit. Le père tremblant tend lui aussi les bras à son Jean :
« Mon pauv’petit !… »
— Et je vous amène ma reine, dit Jean. Une jeune femme paraît, toute craintive, emmitouflée dans ses fourrures, jolie à croquer, intimidée par le rôle de comparse qu’elle joue dans cette scène familiale, mais ces quatre bras s’ouvrent d’un accord si spontané, qu’elle court s’y blottir en criant comme Jean !
Papa !… Maman !…
— Pauv’petite, murmurent-ils extasiés, est-elle jolie !
— Et comme elle semble bonne !…
— Mais vos mains sont froides, mon enfant.
— Vite, Josette, un petit coup pour nous remettre de l’émotion… Il était temps que vous arriviez, Josette et moi nous étions en train de nous chicaner pour la première fois et à propos d’une bêtise. Ne disait-elle pas que c’était elle qui partirait la première. Tu comprends bien que le sang m’a monté à la tête.
Les yeux de Jean devinrent humides, et subitement devenu grave :
— Buvons au bonheur de retrouver au foyer nos bons vieux parents, dont l’amour n’a pas de défaillance !
Mais la vieille grand’mère, prenant dans ses mains la tête de son Jean :
— Va ! ne te chagrine pas, j’ai pensé gagner du temps, le vieux gourmand ne voulait-il pas entamer mon beau dîner… et « ça me disait que tu viendrais. »