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LA VRAIE COUPABLE ?



CHAQUE semaine, nos grands quotidiens jettent à l’hydre de la curiosité publique un de ces crimes horribles d’infanticide qui remuent jusque dans ses fibres les plus sensibles, le cœur de toute femme où dorment à l’état latent, comme la vie dans le grain de blé, les instincts de la maternité. L’on frissonne d’horreur en songeant aux souffrances indicibles qui ont dû déchirer ces malheureuses, pour atrophier en elles le plus naturel des sentiments, l’amour maternel, quand la lionne, la louve, l’aigle, l’hirondelle meurent pour défendre leurs petits. Si notre cœur, notre conscience, nos lois, nous défendent d’excuser ces crimes contre nature, nous pouvons du moins, tenter d’expliquer par quelle aberration le bras d’une mère peut s’armer contre le petit être vagissant