droite, à gauche, sur les yeux, sur les lèvres, dans une télégraphie mystérieuse, qu’eux seuls comprennent !
Un petit billet s’accroche au bout d’un long fil blanc. Joyeux, l’étudiant va s’en emparer. Mais la friponne l’attire à elle, l’abaisse, frôle le nez, la bouche, de son amoureux, et le hisse tout à coup, lorsqu’il va le saisir ! Avec sa grâce féline, on dirait une petite chatte blanche, jouant avec une souris ! Quel gracieux manège, la patte de velours agace, égratigne, prolonge le supplice de la victime, avant de la croquer !
Un beau jour, le cœur de l’étudiant se prend à ce fil blanc, traîtreux appât de l’ingénuité. Revanche du chaperon rouge, le loup est mangé par la petite fille !
Pauvre garçon ! Comme tous les étudiants, il a plus de cœur que d’argent ! Le propriétaire, peu sensible au roman que feuillettent nos amoureux, intime au Roméo l’ordre d’évacuer la chambre au plus bref délai !
Et la petite amie ? Elle reste là-haut. Il ne la verra plus chaque matin !… Son cœur se serre à la pensée de l’adieu ! Quel sera le nouvel occupant de son logis ? Un autre étudiant !… Le châssis s’ouvrira-t-il encore pour laisser tomber une fleur et un sourire ?… Et le petit fil blanc !…
Lui, qui a vu, sans pâlir, le scalpel du praticien fouiller les cadavres de ses semblables, le bistouri lacérer la chair vive, il tremble à l’idée de perdre celle qu’il aime, car il sent au moment du départ combien elle lui est chère.
Enfin ! je vais me débarrasser de ce chien de malheur, qui hurle toutes les nuits. Que la foudre pétrifie les vieilles filles anglaises qui gardent leur caniche enfermé