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bleu — blanc — rouge



Et le printemps sournois
À l’étudiant qui flâne
Le nez au vent, l’air crâne,
Montre un gentil minois.
Cligne de l’œil — murmure :
« Les livres sont bien lourds !
Ah ! vivent les amours !…
Le soleil !… la verdure !…

Dans sa toge azurée,
Le Printemps jouvenceau
Cache du renouveau,
L’espérance dorée :
Le chant des oiselets,
La moisson ondulante,
La source gazouillante,
Le rire des bluets !…

Toi, jeunesse étudiante,
Floraison des Avrils
Crains les poisons subtils
Flétrissant l’âme ardente.
Quand la bise morose
Effleure les bourgeons…
Neigent sur les gazons
Des folioles roses !…

Ô béret des Laval,
Symbole de vaillance,
Qu’on insulte à la France
Tu donnes le signal
De la vengeance sainte.
Étudiant sans faiblir,
Tu sais vaincre ou mourir
Et parler haut, sans crainte.

Ô béret des Laval,
Étoile rayonnante.
Je vois ta flamme errante
Émerger de l’astral.
Hélas ! plus d’une étoile,
Luciole d’un soir.
Croule en l’abime noir
Que le mystère voile !