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QUÉBEC


Seul le français ou l’aigle pouvait concevoir l’idée de percher son aire à la pointe du Cap Diamant couronné d’un béret de nuages flous, site merveilleux d’où l’œil se perd dans l’infini des horizons. Debout, sur cette haute cime surgissant des rochers, baignés dans le ciel qui plane sur nos têtes, à nos pieds, partout, une félicité supra-terrestre s’empare de notre âme, un amour du beau et de l’idéal la transporte aux plus pures régions de la poésie. De même que la sibylle grecque était prise d’inspiration en montant sur le trépied magique, en gravissant la ville de Québec, nous sentons les affinités matérielles de notre être se volatiliser, tant il est vrai que les hauts sommets, physiquement et moralement, nous rapprochent du ciel. L’Olympe, le Parnasse, le Sinaï, le Nebo, le Golgotha, ont été, tour à tour, l’habitacle de la poésie, de la divinité dans leurs phases glorieuses et douloureuses.

Pénétration réciproque et mystérieuse de l’âme