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la terre ancestrale

du dimanche.

— Laisse-moi donc achever : je veux te conseiller de ne pas choisir les fraises, mais plutôt les biscuits au gingembre.

— Veux-tu rire de moi ?

— Non, on va t’offrir des fraises, mais on n’en apporte qu’une.

— Une ! et piquée sur une épingle, je suppose ?

— Ce ne sont pas de petites fraises sauvages, mais de grosses fraises de jardin ; elles en valent plusieurs autres. On en sert une dans beaucoup de jus.

— Dis donc Delphis : il doit y avoir d’autres pensions à Québec.

— Oui, mais on paie plus cher. Plusieurs paraissent plus propres et la nourriture y est meilleure, mais on n’y gagne pas, les assiettes sont plus vides.

— Si elles sont plus vides qu’ici, on ne doit les mettre sur la table que pour servir de miroir.

— Et puis, continua Delphis, ce ne serait pas commode pour nous : il nous faudrait faire une grande toilette à chaque repas.

— Ici, ce n’est pas nécessaire : on ne mange qu’en rêve.

— Chacun son idée, Hubert : mais je préfère en avoir