Il a pu brûler les pages condamnées, mais l’esprit qui les anima est tout entier dans l’Union des deux Canadas, livre de courage et de sensibilité, qui constitue avec les patriotes de 37, le meilleur, le plus vibrant, de son œuvre. C’est lui qui a rescapé les pauvres héros, dont la mémoire ne serait plus qu’un peu de fumée dans la nuit, s’il n’avait consacré les années de son âge mûr à les remettre en lumière, à dissiper l’ombre qu’on avait sciemment accumulée sur leur face. Il claironna leur nom le jour de notre fête nationale, il dramatisa leur héroïsme, il a fait de sa vaillance et de son patriotisme le piédestal de leur statue. Si plus tard ces beaux types de notre race sont couchés dans le bronze, il devra y avoir une place sur le monument pour celui qui les rendit à l’immortalité.