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Page:Côté - Papineau, son influence sur la pensée canadienne, 1924.djvu/80

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Instruction publique

ionien d’une splendeur inouïe, mais vide de bouquins. Ô Progrès !

Dans le Journal ecclésiastique politique et littéraire de Paris, du 26 mai 1819, on lit ces détails intéressants sur l’Église du Canada : « La population de Québec en 1810 est de 400 000 habitants dont les sept huitièmes sont d’origine française et professent la religion catholique. Québec possède 7000 âmes et Montréal 9000. Les Anglais ont établi à Québec, en 1793, un évêque protestant qui jouit d’un grand revenu (2000 livres sterling d’appointements), du titre de lord, d’une place dans le conseil législatif. Il a fait construire un temple et il place successivement des ministres anglicans en plusieurs lieux. Sa pauvreté et la richesse du clergé catholique forment un contraste frappant. L’évêque catholique n’avait d’abord d’autre revenu que le loyer de son évêché que le gouvernement occupe et pour lequel on lui donne 3600 francs : depuis plusieurs années, on y ajoutait un traitement de deux cent louis comme surintendant de l’Église romaine. Enfin, récemment, on a accordé à Mgr Plessis un revenu plus considérable. Ce prélat d’un mérite distingué a conquis l’estime des protestants par ses talents, sa sagesse et ses services. Le coadjuteur actuel est M. Claude Bernard Panet, nommé évêque le 12 juillet 1806. Il était curé de la Rivière-Ouelle. Les curés perçoivent la dîme sur les grains qui leur est payée au 26e boisseau… en stipulant que les protestants ne seraient pas tenu de payer la dîme. Cette clause est une grande tentation pour des catholiques avides et indifférents sur la religion ; il suffit qu’ils se déclarent protestants pour n’être plus tenus à la dîme. Les écoles paroissiales sont sous la direction des curés. Les ecclésiastiques sont réguliers et portent tous l’habit long. Il y a un vicaire général à la tête de chacun des districts. Il y a à Québec un grand et un petit séminaire, un Hôtel-Dieu, desservis chacun par des communautés nombreuses de filles ; une communauté d’Ursulines pour l’instruction des jeunes filles et des sœurs non cloîtrées pour les écoles. Le Séminaire de Montréal est une communauté de prêtres qui desservent la paroisse et la communauté de la ville et quelques