Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/142

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mez-vous dans les profondeurs paisibles ? ce n’est pas l’heure de confier vos chagrins aux coquillages bavards. Pourquoi restez-vous sourdes à la voix des monstres qui vous excitent ? Oh ! plutôt soulevez-vous avec eux, engloutissez cette flotte qui vous souille, et que jamais ses débris ne remontent à votre surface !

Étoiles, cessez de briller au firmament ! Oh ! plutôt dispersez vos rayons dans l’immensité, afin que ces vaisseaux égarés, errent loin des ports, à la merci des tempêtes !

Vents, hurlez comme des démons pris de vin ! Frappe, foudre ! 62 Remparts, écroulez-vous ! Dressez-vous, promontoires ! Bondissez, bondissez !

Oh ! qu’ils n’abordent point ! que les nations ne portent pas le deuil de la plus jeune des républiques ! qu’elle soit submergée, l’invincible armada du Bonaparte III !

Que les démocrates de l’Italie éteignent les phares qui brillent sur la rive ! que pas un pilote ne se présente pour guider à travers les écueils ce nouveau cheval de Troie !

Renaissez, Syrènes ! monstrueuses filles de la muse qui célébrait les guerriers, et que vos chants de mort attirent ceux-ci dans les flots de la mer Tyrrhénienne mutinés par le souffle d’Éole et les angoisses des volcans !

Vieux Silène ! verse l’ivresse dans l’estomac de ces soudards. Minerve ! souffle la révolte dans leurs rangs. Dieu de la flamme, dur Vulcain qui travaille les métaux, brise ces roues, comprime