Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/25

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vécu qu’à de rares exemplaires à toutes ces vicissitudes ; et tous ceux qui ont lu un des écrits de 1852 à 1855 ont été frappés de l’originalité et de la puissance littéraire de Cœurderoy, de son absolue sincérité, de son amour de la liberté et de la beauté, de ses vastes conceptions d’un avenir libre et heureux, de sa haine de l’oppression sous toutes ses formes, — en somme, croyant ouvrir un bon livre de propagande comme il y en a tant, ils ont été étonnés de se trouver en face d’une œuvre d’art qui, au point de vue de l’union intime de l’art et de l’idée, est probablement unique. Ceci est vrai surtout des Jours d’Exil, dont la deuxième partie, le dernier ouvrage de Cœurderoy, marque aussi l’apogée de son talent.

Ces premiers lecteurs donc, et j’en étais, furent curieux de connaître la vie de l’auteur, d’abord parce qu’ils se prirent vite à l’aimer et à s’intéresser aux moindres faits de sa courte existence, et ensuite parce que le problème de l’oubli complet de tels trésors littéraires piquait leur curiosité. Les écrits mêmes de Cœurderoy contiennent beaucoup de renseignements autobiographiques, dont j’ai pu vérifier l’exactitude dans beaucoup de cas. J’ai pu consulter quelques proscrits de son temps, et des renseignements locaux précieux m’ont été fournis par l’aide obligeante de MM. L. Cestre à Auxerre,