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une dissertation sur l’ictère), fut un excellent praticien et surtout un chirurgien habile. Les parents d’Ernest quittèrent Avallon quand l’enfant était encore en très bas âge, pour se fixer à Tonnerre où Mme Cœurderoy possédait une belle maison, située rue de Rougemont, no 22. Dans cette grande maison, bien construite mais dépourvue de jardin, se passa la jeunesse de notre auteur et tout le reste de la vie de ses parents. Mme Cœurderoy, veuve à partir de 1866, et décédée en 1884, institua comme co-héritiers de sa fortune la ville de Tonnerre et l’Hospice de Tonnerre ; depuis ce temps, la maison porte l’inscription : Fondation Ernest Cœurderoy, et renferme le musée et la bibliothèque de la ville de Tonnerre.

On y conserve le seul portrait connu d’Ernest Cœurderoy, un pastel du peintre Dumaresq (reproduit dans ce volume), ainsi que deux pastels de ses parents, tous exécutés en 1848 ou peu d’années avant. La figure du docteur Charles Cœurderoy est longue, maigre, sèche, brune, celle de sa femme est ovale, fraîche, au nez fort, à l’expression énergique. Le docteur Charles Cœurderoy fut un homme très bon, très considéré, d’opinions républicaines (nuance de la Réforme). Sa femme et sa famille ne partageaient pas ses opinions, et Mme Cœurderoy a dû regretter l’isolement relatif où vivait son mari par