Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/34

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tion ». Il fréquenta les clubs, et, muet jadis par timidité, il devint un orateur éloquent. Juin 1848, dont il vit le côté sanglant de si près à l’Hôtel-Dieu, détermina en lui des opinions révolutionnaires socialistes intransigeantes ; mais en même temps la défaite du prolétariat le fit songer à d’autres voies pour abattre la société bourgeoise : il arriva bientôt, d’un coup, à son idée des Cosaques, qu’il ne publia qu’en 1852. Cette hypothèse étrange, dont je reparlerai, devint alors le prétexte spécieux de l’isolement dans lequel il fut tenu : la cause réelle était sa critique pénétrante des chefs républicains et socialistes qui, tout en combattant l’Empire et se disant amis du peuple, ne visaient qu’à leur propre avènement au pouvoir.

Les idées de Cœurderoy ont bien vite dû dépasser celles de son père, que le commissaire du gouvernement provisoire pour l’Yonne avait fait sous-commissaire à Tonnerre. Le Dr  Charles Cœurderoy fut en fonctions du 1er mars au 22 juin 1848. On possède son adresse Aux citoyens électeurs de l’Yonne ; il échoua aux élections à l’Assemblée Constituante avec 5360 voix. L’Union républicaine, journal d’Auxerre, années 1848 à 1851, contient beaucoup de traces de l’activité du Dr  Charles Cœurderoy à Tonnerre, où il incarna la République démocratique, de plus en plus serrée de près par le bonapar-