Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/414

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Qu’y faire ? L’homme est lancé contre les impressions de la vie comme la pierre plate contre les vagues ; il ne dépend pas de lui de modérer l’impression qu’il a reçue et de s’arrêter où il veut.

Heureux ceux qui meurent pour la Justice et la Vérité !

C’est la loi de mourir !


Malheureux ceux qui meurent dans les calculs de l’intérêt, ou les tortures de l’ambition !

La pente des gouffres est glissante sous les pieds des coupeurs de bourse et des voleurs de liberté. Qui oserait dire que les grandes fortunes commerciales et politiques ne soient pas dues à des crimes. Montesquieu appelle les coups d’État des crimes, Machiavel dit que ce sont des faits. Certaines gens nomment le 241 baron Rothschild un banquier ; et d’autres, un voleur. Lui, se qualifie un philanthrope

Dès que la notion de justice n’est plus que relative, tous nos actes deviennent crimes ou bonnes œuvres, selon les gouvernements ou les préjugés qui dominent. Il en résulte, que les mains les plus rapprochées de la fortune sont aussi les plus rapprochées des chaînes, et que les têtes le plus près des couronnes sont aussi le plus près de l’échafaud.

Les banquiers, comme les voleurs, ont des succursales, des receleurs, des mots d’ordre ; ils ont formé une ligue contre le bien public. Les voleurs peuvent mourir honorés ; les banquiers peuvent mourir au bagne. Le banquier tue par l’usure ;