Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/59

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tous les plus bourreaux des monarques, étaient des gens tristes.

Quand ils te disent que leurs enfants sont heureux, ils mentent encore.

Comme seraient-ils heureux, les pauvres êtres dont on renferme le corps dans une prison, dont on ensevelit l’intelligence dans le cercueil où gisent pêle-mêle les mœurs, les institutions et les langues du passé ? Comment se développeraient-ils tout entiers ?

L’épargne, l’épargne !! voilà le ver rongeur que produit l’oisiveté, et qui dévore le cœur du riche de génération en génération. Tandis que le bonheur, fils du travail, embellit la vie du pauvre et lui fait mépriser les tortures inséparables des privilèges.

Frappe le fer, ami, et que plus rapides que mes heures de solitude s’écoulent tes heures de travail !

Le travailleur, voilà l’homme idéal tel qu’il sera quand tout monopole aura disparu, quand la concurrence homicide, le travail forcé, l’insuffisance des salaires et l’ignorance ne courberont plus sous leurs lois tant de têtes humaines, comme un vil bétail.

8 Qu’on suive le mouvement progressif des sociétés du xixe siècle, et l’on verra le travail s’élever chaque jour sur les ruines de la propriété, du capital et de l’aubaine, morcelés à l’infini.

L’extrême division du privilège tue le privi-