Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/61

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homme ont donné un corps de plus en plus parfait à son rêve céleste.

Le jour où tout homme sera devenu travailleur, Dieu sera détrôné. La nature, sondée par la science, bouleversée par le travail, fécondée par l’ardent amour, sera prosternée aux pieds de l’homme, et témoignera de sa toute-puissance par des hymnes d’allégresse et d’abondance.

Frappe le fer, ami, et que, plus rapides que mes heures de solitude, s’écoulent tes heures de travail !

Génie de l’humanité, travail ! pour les riches comme pour les pauvres, oh ! que ton règne arrive ! Niveleur sublime qui fais 9 disparaître les deux fléaux de la misère et de l’oisiveté, oh ! viens réjouir nos regards et nos cœurs affligés !

Homère, Virgile, Galilée, Newton, Rabelais, Shakespeare, Guttemberg, Colomb, Molière, Cervantès, Goëthe et Byron, divins ouvriers ! qui s’inquiète de savoir si vous étiez riches ou pauvres ? Pour tous, vous êtes des génies sublimes qui avez battu l’air de vos larges ailes, et vous êtes élancés vers un but.

Grands hommes, vous êtes les Dieux que reconnaît ma raison, et pour lesquels s’émeuvent mon enthousiasme et mon amour. Pour vous comprendre, je n’ai pas besoin des explications des docteurs et des prêtres, encore moins de leur autorité.