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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/93

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mes ; chacun d’eux trouvait abondamment de quoi satisfaire à ses besoins. De ce que nous avons plus d’instruments de travail et de jouissance, est-ce donc une raison pour que la répartition s’en fasse d’une manière injuste ?

30 Il faut découvrir l’inique principe en vertu duquel la plus grande partie de l’humanité se trouve exclue du droit de vivre. Il faut savoir pourquoi les trésors de la nature et les prodiges de l’esprit humain sont confisqués d’avance et pour toujours, à moins de revendication.

Homme ! c’est en vertu de la force et de l’autorité que nous cesserons d’appeler des principes.

Ensemble, démasquons-les sous quelques déguisements, quelques prétextes, quelques saints appareils qu’elles se présentent. Elles ne sont dangereuses que parce qu’elles ne se montrent jamais nues à nos yeux.




Prolétaire du xixe siècle ! les heures courent rapides à l’éternel cadran. Une attente terrible surexcite l’intelligence, passionne le sentiment, rend la paume des mains brûlante, inonde le front de sueur. C’est la grande veillée !… Un monde s’écroule !… Les temps sont proches !… Il y a trop de fièvre en moi pour que je ne dise pas vrai.

Il n’y a plus à hésiter. Nous n’avons pas le temps d’être eunuques. Affirmons donc :

Que ce qu’ils appellent Dieu, c’est l’autorité qui bénit le Crime ;