Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/17

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nité », et il publia cette première « étude analogique sur la transformation et la révolution », fragment d’une étude plus large sur l’analogie de l’homme et de la société. Une suite, De l’Harmonie dans l’homme et dans la société, est annoncée dans les Jours d’Exil, II (décembre 1855), comme devant paraître ; mais je n’en ai trouvé nulle trace. L’élaboration méthodique de sa thèse — qui n’est pas originale, comme il le reconnaît lui-même en discutant les précurseurs, mais qui est pour lui le fruit de ses observations comme médecin — est interrompue par un grand chapitre intitulé : La Révolution démocratique et sociale (chapitre V), dans lequel — ainsi que dans la Barrière du Combat (Juin 1852) et dans l’Épilogue du livre (L’Exil) — éclate au grand jour le fond de sa pensée. Dans ces pages il écrit franchement : « Je suis anarchiste » ; et il comprend l’idée de l’anarchie dans toute sa largeur, impliquant la diversité, le libre cours donné à toutes les évolutions possibles. Il voit que la bourgeoisie ne fera plus de révolution ; « car elle sait très bien qu’il n’y a plus actuellement de révolution possible sans une attaque directe et sans réserve contre tous les privilèges qui la font vivre ». Qui donc fera la Révolution ? Il a vu le prolétariat de Paris massacré, écrasé en juin 1848, et il a perdu l’espoir qu’il puisse se relever de longtemps, si jamais. Il s’est