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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/408

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a de plus bienfaisant et de plus doux au monde. Car ils s’endorment pour rêver la vie parfumée d’encens. Car ils aiment à songer, bercés sur les flots étincelants des mers heureuses ou sur la selle des coursiers que nourrit l’Arabie.

Allah ! Allallah !


Comptez-les tous :

Voici les Persans. Voici les Turcs, peuples poètes qui chantent la nuit et prennent pour emblème le croissant de la Lune.

Voici les puissantes tribus de l’Inde. Elles s’avancent avec les riches vaisseaux sortis des chantiers de Calcutta, de Bombay, de Madras.

Voici les patriarches des navigateurs, les Chinois montés sur leurs jonques étincelantes d’ivoire, de porcelaine et de pierres précieuses, brillantes en mer comme de grands alcyons.

Pour les voir arriver tout se tait un instant. La mer est en feu. La sève d’automne mêle ses doux parfums aux senteurs de l’oranger, à l’haleine des roses, à la voix pure de l’alouette qui scintille des ailes comme une étoile vivante. Ô Nature, Nature, rien n’est si grand que toi ! Puissent les hommes te laisser parler le plus souvent possible le sublime langage de tes harmonies !

Alleluia !


Œuvre de Bolivar, ô belles républiques qui prospérez enfin après tant de discordes, Plata, Chili, Venezuela, Nouvelle-Grenade, 255 Équateur,