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des nacelles, des lustres, des couronnes, des corolles de lys, des bassins de cristal. 257 — D’autres, le soleil, la lune, les étoiles, ou le globe terrestre pavoisé de tous ses étendards, brillant sous l’arc-en-ciel. — D’autres, des Mercures et des Amours qui portent des corbeilles remplies de bouquets et de présents. — Ceux-ci, des poissons-volants, des oiseaux, des animaux fabuleux. — Ceux-là sont disposés pour figurer des groupes d’îles, les Ioniennes, les Cyclades, les Antilles, les Moluques, les plus beaux archipels des mers.

De très loin déjà leurs emblèmes et leurs couleurs apprennent les différents pays dont ils viennent, mais à mesure qu’ils approchent du sol, les chants de ceux qu’ils portent et leurs voyants costumes les font reconnaître beaucoup mieux encore.

De toutes les parties de la Péninsule, suivies de longs convois, arrivent les locomotives essoufflées, suantes, sifflantes. Elles sont tellement ardentes, rapides, promptes à se détourner, à s’éviter, à se croiser qu’elles semblent animées d’une existence propre. Elles portent sur leurs flancs des noms d’artistes célèbres ou d’animaux utiles. Car l’homme s’efforce de faire vivre la matière, de la poétiser, de former avec elle un être à son image auquel il puisse s’attacher comme à sa création.

On a préparé, pour recevoir les arrivants, une enceinte jonchée de pétales de roses, entourée de guirlandes, de feuillages et de rubans, bordée d’inscriptions qui célèbrent leur bienvenue. Des