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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/45

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serais pas engagé ; si j’avais craint d’y trouver des chaînes, j’eusse continué de traîner celles dont le bruit m’était devenu familier. Et si vous n’aviez pas lu, comme moi, dans l’avenir, vous n’auriez pu consentir à une alliance folle suivant le monde et ses mesquins intérêts.

Oh ! quand donc se lèvera-t-il sur tous, le soleil de ma délivrance ? Quand donc les pauvres auront-ils droit au travail, et les riches au bonheur ? Quand donc privilégiés et prolétaires, premiers et derniers, sujets et maîtres disparaîtront-ils des continents unis ? Quand donc promènera-t-elle sur les terres et les mers ses rondes triomphales, la confédération des peuples et des hommes ?

Hélas ! hélas ! nous ne verrons pas tout cela dans notre vie présente. Mais le soleil se lève tous les matins sur les monts sourcilleux, mais la lune se baigne tous les soirs dans les ondes tranquilles, mais les hirondelles et les proscrits reviennent tous les étés dans les vallées qu’ils aiment. Mais il n’est point de belle fête, il n’est point d’existence utile qui n’aient un lendemain. Nous avons été, nous sommes : donc nous serons encore. L’être est immortel. — Vous le croyez, n’est-ce pas ?

L’Espérance porte bonheur !


Je suis superstitieux et ne m’en défends pas. Je définis la superstition : l’extrême curiosité qui nous porte à nous expliquer les phénomènes dont