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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/452

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dans son corps ; l’imagination poétise la matière et révèle l’infini. — Magnificat !


IX


Après que le soleil aura fait ses adieux à la terre, avant que les astres de la nuit soient venus l’éclairer de leurs lumières paisibles, à l’heure où nous nous sentons seuls et tristes sous le ciel sans étoiles, à cette heure l’homme sentira le besoin d’animer la nature par des splendeurs plus grandes encore que celles du jour.

Nombreux sont les divertissements qui s’offrent à l’humanité nouvelle pour passer ces longs crépuscules du soir. Les fraîches prairies l’invitent à la danse, les forêts silencieuses à la contemplation, les allées sablées à la promenade, le balancement des flots aux doux rêves dans le fond de la barque mollement soulevée.

282 La brise est propice aux voiles, les flots chanteurs caressent le rivage ; ils appellent l’homme en soupirant. Un grand concert sera donné sur le Tage par tous les musiciens du monde.

Les Eaux redisent la gloire de l’Homme !


Rouge, c’est joie, bonheur, passion, amour, exubérance de vie ! Donc que les clartés s’allument ! Du sommet des montagnes à l’abîme des ondes que tout brille, étincèle ! Jetez sur le beau fleuve comme un voile de feu, de sang, de vin et de