Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/96

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enfants, des cantiques d’amour pour les jeunes filles, des marches guerrières pour les travailleurs, des hymnes de repos pour les vieillards ; des rondes, des danses, des valses, des sujets de déclamation, des pièces de théâtre. — Le chant, la mesure et la mise en scène deviendront les plus puissants auxiliaires de la mémoire. — La correspondance servira merveilleusement à vulgariser la science et l’art. Dans les lettres, on se rendra compte des lectures faites, on les discutera, les commentera, et souvent s’inspirant du style de l’auteur et de son sujet, on arrivera sans efforts à réussir comme lui. — Ainsi tous les esprits se familiariseront avec toutes les compositions et toutes les langues. — On inscrira des légendes, des préceptes, des strophes, des proverbes et des maximes sur les portes des maisons, sur les flancs et les voiles des navires, sur les wagons et les voitures, sur les bornes, les troncs d’arbres et les poteaux qui bordent les routes. — Ainsi les voies de transport des marchandises seront également utiles à l’échange des idées ; ainsi les voyages paraîtront plus courts et feront naître des entretiens et des méditations profitables.

Alors combien seront encouragés les jeunes artistes qui verront les œuvres de leurs devanciers vantées dans le vaste monde, emportées à tous les rivages par la vapeur rapide, impartialement appréciées par l’univers ! Et quelles inspirations ils iront puiser aux mille sources toujours fraî-