Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/228

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contemplé les bienheureux face à face, et je leur ai parlé. Et j’ai compris l’Harmonie, la Félicité, l’Accord entre les hommes qui nous suivront. — Hosannah ! !

… Et comme j’ai vu ce Ciel, chacun pourra le voir sur terre, avant un siècle !


L’ouvrier ne frappera plus le fer avec le lourd marteau, si lent à la besogne. Il n’exposera plus son corps nu à des fourneaux ardents. Il ne travaillera plus le plomb, le cuivre, le mercure, les sels et les acides qui font mourir. Il ne sera plus contraint aux tâches répugnantes, aux longues veilles, aux fatigues qui brisent les constitutions les plus robustes. Il ne traînera plus ses enfants et sa femme, innocentes victimes, au noir travail des nuits. Il pourra satisfaire enfin tous les besoins de son corps et de son âme. — Toute exploitation aura cessé.

De puissantes machines battront les métaux que la métallurgie rendra plus malléables. Des entrailles de la terre sera tiré le feu, le feu toujours ardent. Toute préparation délétère sera modiflée, détruite ou remplacée.

Et l’Ouvrier deviendra le Génie conducteur des ateliers fumants. Sur un mouvement de son doigt, la vapeur, la flamme et l’eau 413 ralentiront, arrêteront, précipiteront leur cours. La tension du muscle aura disparu sous celle de l’intelligence créatrice, rayonnante, souveraine. La fatigue aura fait place à l’attrait, la fraîcheur de l’inspiration