Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/230

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bâilleuses, entrelacées, souriantes, agaçantes, délirantes, frémissantes, frissonnantes, ivres de baisers d’amour ! — Hosannah ! !

… Et comme j’ai vu ce Ciel, chacun pourra le voir sur terre, avant un siècle !


En vérité je vous le dis, il y a autant de cieux qu’il y a d’hommes et d’aptitudes humaines. Et sous le nom de vocation, chacun poursuit son ciel d’une existence à l’autre. Le Paradis et l’Enfer sont sous nos pieds ; ils tournent, passent, reviennent, et nous courons après. Ne les cherchez pas ailleurs, hommes, mes frères égarés ! Dieu n’est plus sur nos têtes ! tous les tyrans sont morts ! ! — Hosannah ! !

… Et comme j’ai vu ces Cieux, chacun pourra les voir sur terre, durant la lente évolution des siècles !


414 En vérité je vous le dis, l’Enfer est derrière nous et le Ciel devant. En reparaissant dans l’humanité, le savant retrouve sa tradition ; l’ouvrier, son travail ; l’artiste et le poète, leurs rêves ; ils les retrouvent au point même où ils les avaient laissés dans une existence antérieure. Dès que l’esprit de l’homme s’éveille à la lumière, il s’approprie en quelques années tout le travail des siècles. Nous vivons surtout par le souvenir de nos existences passées, par nos aspirations vers les existences futures. Le Présent, c’est le Purgatoire. Dans son essence la vie est immortelle ; ses formes seules changent. — Hosannah ! !