Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/261

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……… Moi qui retrace dans ces pages ardentes, en pauvre langue humaine, la sainte parole des grands morts, je m’incline sous l’auréole de leur gloire, et je m’écrie : « Têtes couronnées d’épines et de lauriers, je veux vous contempler tous les jours de ma vie !

» Remplissez mes yeux fatigués du feu de vos regards, soutenez mon courage, rendez ma voix vibrante, guérissez, guérissez mon âme qui se meurt.

433 » Afin que sur les foules, les paroles que vous m’inspirez résonnent, comme la trompette de Jean, le Prophète glorieux ! »


… Je rêve : — cela ne fait de mal à personne, et cela me fait tant de bien ! — Ah laissez-moi rêver !


XIV


« L’enfant, dans un sens élevé, c’est l’ange. »
Swedenborg.


À Madrid, sur le pont de Tolède, que de fois j’ai passé !

Que de fois j’ai regardé le Mançanarès se traînant sur le sable noir ! On dirait un agonisant sur son grabat !

Que de fois j’ai rencontré des troupes nombreuses de petits enfants conduisant leurs frères morts au Campo-Santo de San-Isidre.