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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/264

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les enfants chantent aux hommes les louanges de la mort : — Quels sont les plus sages ?

Moi je chante avec les petits enfants de Madrid :

« … Montez, montez au ciel, petits anges de Dieu ! »


Il faut considérer notre fin comme une résurrection.

Avec cette idée les braves des Espagnes ne connaissent pas le danger ; ils ne craignent ni le fer qui tranche, ni la balle sidérante, ni la douleur, ni l’agonie.

Rodriguez de Bivar, le grand Cid Campeador, voit la Mort revêtue d’une robe blanche comme la neige. Elle court à lui, et le prévient de se préparer à la suivre. Et comme ils l’ont fait grand dans l’autre monde, leur Cid honoré, les braves des Espagnes !

« Qu’on embaume mon corps ! s’écrie-t-il. Qu’on selle Babiéca, mon bon cheval ! Qu’on mette Tizona, mon épée de Tolède, dans ma droite morte ! Qu’on déploie mes vieilles bannières ensanglantées 435 devant les bataillons, et qu’on m’envoie contre les Maures ! Alante ! !

» Ne pleurez pas ! Rangez les troupes sous les murailles de l’héroïque cité de Valence ! Sonnez la trompette rauque, battez du tambour, faites un bruit d’enfer : soyez joyeux ! car je guiderai les nôtres à la victoire dernière ! Alante ! !

… Et le bon Cid Campeador, revêtu de son armure de guerre, est attaché sur Babiéca, le cour-