Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/266

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» Ils sont l’espoir de l’humanité, l’anneau d’alliance entre l’homme et la femme, la sainte promesse transmise par la génération qui passe à la génération qui vient, l’essence de notre vie, le suprême soupir de nos plus chères amours !

» Ils dorment d’un si bon sommeil ; ils font de si beaux rêves d’or ; la vie leur est si douce, l’avenir si brillant !

436 » Ils vont chercher nos intimes pensées jusqu’au fond de nos yeux ; ils n’aiment pas l’homme sans cœur, la femme sans amour. Ils rendent cent baisers pour un. Gâtez-les, aimez-les, ne les frappez jamais, les bons petits enfants ! »

Celui-là, le plus grand des hommes qui passèrent en ce monde, parmi les rouges éclairs des révolutions, celui-là, le Sauveur, disait : « laissez venir à moi les petits enfants ! »

C’est qu’ils rendent amour pour amour, sans intérêt, sans calcul. C’est que leur bouche n’est pas menteuse ; c’est qu’ils embrassent de toute la force de leurs lèvres, avec toute l’affection de leurs âmes si pures.

En eux si transparente est la matière qu’ils ne peuvent nous cacher aucune de leurs pensées. À nous, hommes vaniteux, ils donnent des leçons de probité, de franchise, d’amitié et d’amour.

Moi j’écoute souvent jaser les tout petits enfants. Je suis de leurs amis.