Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/315

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rais aux flammes ; c’est le retour de l’abus et de l’héritage dans la jouissance que je voudrais prévenir à tout prix ; ce sont les droits du travail que je consacrerais définitivement ainsi dans l’organisme des sociétés.

Tant que les choses iront autrement, on peut bien dire qu’elles iront mal. Tant que les individus ne pourront pas tous employer leurs facultés et satisfaire leurs besoins, on peut bien voir qu’ils souffriront. Tant que des mécanismes tout-puissants de production seront mis en balance avec des ressources de consommation parcimonieuses, misérables, avec une répartition capricieuse, agioteuse, injuste, on peut bien compter qu’il y aura disharmonie dans la constitution sociale, hausse et baisse désastreuses, flux et reflux meurtriers, coups de bourse, coups de banque, 468 bank-notes, banquiers, banquistes, banqueroutiers et banqueroutes. Tout d’abord la concurrence fera des offres supérieures aux demandes, mais elle ne pourra pas les renouveler longtemps faute de consommateurs. Et alors les plus riches entrepreneurs resteront maîtres absolus d’un marché limité qu’ils exploiteront avec des capitaux et des ateliers considérables, — leur propriété. D’où résultera que les tarifs de vente et d’achat, le prix de revient, le taux des bénéfices, le nombre et le salaire des ouvriers, les conditions et heures de travail seront à leur merci et miséricorde. Or nous savons, à n’en pas douter, que la justice est partiale quand elle repose dans les mains de quelques-uns. Nous