Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/38

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réuni une grande quantité des publications de Cœurderoy, qu’elle ne montrait à personne et qu’elle brûla elle-même, plusieurs jours durant, dans les toutes dernières années de sa vie. À plus forte raison aura-t-elle détruit ce qu’elle a pu avoir conservé de manuscrits, de lettres, etc., de son fils. L’isolement, et la conscience de l’indifférence que ces reliques auraient rencontrée après sa mort dans les milieux qu’elle connaissait, ont dû inspirer cet acte si regrettable d’une femme qui, en laissant toute sa fortune à la ville et à l’hospice de Tonnerre, — suivant en cela une recommandation de son fils, d’employer sa fortune en bonnes œuvres, — a perpétué la mémoire de son fils par une œuvre de civisme laïque. Si, par cette destruction, les matériaux biographiques sur Cœurderoy ont subi une perte irréparable, ses œuvres principales ont survécu quand même, et un dernier trait romanesque s’ajoute à son histoire.

D’autres causes devront, du reste, être trouvées pour expliquer l’extrême rareté des écrits de Cœurderoy, dont 55 exemplaires, de six publications, sont arrivés à ma connaissance. Je regrette que la place ne permette pas d’ajouter à ce tableau rapide de sa vie maints détails personnels, un précis de ses idées sur nombre de questions, et une appréciation littéraire. J’espère qu’un jour on apprendra à connaître Cœurderoy de