Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/441

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soyeuse et mord dans… un asticot ! J’en sourirai longtemps, si longtemps que mon rire fera soulever ta perruque, ô Pipelet qui gardes les clefs et les mœurs de la bonne ville d’Annecy en Genevois !

En dix, en cent, au plus perspicace de ceux qui m’ont lu, je donne à deviner pourquoi je me trouvai, par un beau matin d’été, banni de la Savoie que dorait le soleil ? Et je fais suivre la proposition de cette énigme d’autant de points d’interrogation et d’admiration qu’il y a de vallées et de pics sur le nez pittoresque du vénérable président Dupin : ?!?!?!?!?!?!?!?!?! etc., etc, etc.

Quel tort faisais-je donc à la pauvre Savoie ? — Oh que les gouvernants sardes, que les grands propriétaires et industriels indigènes, que les banqueroutiers frauduleux qui y vivent à l’aise, que les endormeurs officiels de la Démocrrratie frrrançaise ne lui en fassent jamais plus que moi ! — Qui se plaignait de mon séjour sur les bords du lac enchanté ? Je me livre rétrospectivement au plus sévère des examens de conscience. Et je ne me rappelle pas avoir une seul fois regardé, sans le respect qu’on doit à cette institution, le flamboyant panache de MM. les carabiniers du roi. Je suis bien sûr de n’avoir pas émis une idée qui fût de nature à subvertir l’esprit du plus éveillé des Annecyquois. Je ne puis m’accuser, en conscience, d’avoir jamais marché sur les oignons d’aucun dignitaire de l’endroit. Mon propriétaire, que j’avais payé d’avance, n’est certainement pas plus content