Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/444

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quand vous êtes attablés dans quelque cabaret borgne, au milieu de vos très-moraux compagnons de ribotte. Et puis vous me direz, vous-mêmes, s’il est possible que des 550 pensées ayant un sens quelconque sortent des têtes d’ânes que vous portez ? !


En vérité, je serais curieux de connaître la forte tête de votre bande à qui revient l’honneur d’une si forte découverte !

Ah pardieu ! ce doit être un crâne modèle, celui qui peut contenir une cervelle aussi remarquable ! Si vous entouriez ses tempes du laurier d’Apollon ou du chêne d’Hercule ? Si vous l’envoyiez à M. Lélut de l’Institut, ou à M. Trélat ancien ministre, qui ont fait tant d’études consciencieuses sur les frontaux des crétins, des idiots, des fous et des philosophes ? Si vous faisiez empailler l’homme, et couler du plomb dans la boîte de son malicieux intellect ? Si vous le décrétiez immortel ? Ne le trouvez-vous pas trop ingénieux pour un homme seul ? Si vous lui donniez en mariage quelque princesse de placement difficile, afin de relever, s’il est possible, la moyenne intellectuelle des races royales ? Si vous lui faisiez élever un Panthéon rien que pour lui ? Si vous suppliiez N. S. Pie IX de le canoniser ? Si vous le nommiez votre plénipotentiaire à Monaco ? Si vous le mettiez à la poursuite du citoyen Soulé, le grand serpent de la mer des Antilles ? Si vous l’envoyiez à quelque exposition zoologique pour la prime de perspicacité ? Si vous le