Page:C15 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Armand Lavergne, avocat BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/2

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pu rendre son jugement parce qu’il ne peut pas avoir le conscrit qui est parti pour l’Angleterre, — Arthur Boutet — j’ai moi-même notifié le Régistraire le jour du départ d’Arthur Boutet — j’ai été informé qu’il partait — ou la veille plutôt on m’a informé qu’on notifierait le Colonel Pluze, mais je sais qu’il est parti — et un autre individu dont j’oublie le nom dans le moment mais que je pourrai vous donner plus tard. Il y en a un autre, toujours. Je n’ai pas porté plus d’attention à cela qu’à une nouvelle ordinaire.


Q. Vous croyiez que c’était dans l’ordre des choses ?


R. Dans l’ordre des choses sinon prévues, du moins très possibles. Je suis allé à mon bureau et vers midi et demi ou une heure, évidemment toutes espèces de rumeurs couraient les rues, que le poste de police était dans un état pitoyable. Je suis passé à St. Roch avec un ami vers une heure et demie et je suis allé voir les dégats au poste de police. J’ai constaté qu’il y avait certains dégats, mais les fenêtres étaient bouchées par des planches et je n’ai pas pu voir l’intérieur. Ça ne m’a pas paru extraordinaire. J’ai entendu dire sur la Place Jacques Cartier, et tout le jour en ville, que l’Auditorium serait attaqué le soir. J’ai cru que c’était une rumeur comme beaucoup d’autres et je n’y ai pas attaché une importance excessive. Je vas dire ma pensée. Je ne croyais pas qu’on aurait le courage de le faire. Le soir j’ai téléphoné à MM. Gauvin & Courchesne, vers neuf heures. On m’avait informé — un ami m’avait