Page:C21 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de J. Wilfrid Dion BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/1

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Témoignage de J. Wilfrid Dion.[1]


J. W. Dion.


J. WILFRID DION, de Québec, représentant The Montreal Abattoirs, étant dûment assermenté sur les Saints Évangiles, dépose ainsi qu’il suit :

Interrogé par le Coroner.


Q. M. Dion, vous avez eu connaissance des évènements de lundi soir, premier avril, n’est-ce-pas ?


R. Oui, Monsieur.


Q. Voulez-vous dire ce qui s’est passé à partir de neuf heures ?


R. À neuf heures, je suis arrivé chez moi. J’ai ôté mon chapeau, et je suis descendu à la porte. Il y avait un rassemblement de monde qui étaient tous curieux de voir passer les soldats, la cavalerie. Je suis traversé chez M. Cantin, et, à la porte de M. Cantin, on s’est assis sur une barre de fer, la barre de la vitrine. On était là comme les autres curieux pour voir ce qui se passait. La cavalerie est montée jusqu’au coin de la rue St Valier et Bagot et elle est retournée vers St Roch, et quelques fois, on a des petits enfants, des petit garçons, à peu près dans les dixaines d’années, ramasser des morceaux de glace, quand la cavalerie était revirée et leur garocher ça. La majeure partie du temps, ils les attrapaient pas.


Q. Pas pour les tuer ?


R. Non. Vers dix heures, le temps était un peu xxxxcrû et, j’ai dit à mon ami, M. Cantin : "Je pense que je vais traverser." Je l’ai laissé en compagnie d’un jeune homme qui me disait venir de St-Romuald. Je me suis rendu à la maison. À la maison, je suis monté et me suis mis à mon aise et j’ai ouvert mon châssis, qui donne justement sur le Stand. À un moment donné, j’entends chanter. C’étaient des jeunes gens qui montaient la rue Laviolette et qui arrivaient devant le magasin chez Lajeunesse, en marchant vers tout le

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