Page:C27 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Émile Trudel, chef de la Police municipale BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Est-ce que je n’étais pas justifiable de présumer que le Capitaine Desrochers avait prévu un arrangement quelconque pour nous faire ouvrir les portes ou donner des ordres à la Police Militaire puisqu’il était si convaincu qu’il y aurait non seulement une démonstration mais des hostilités ? N’étais-je pas justifiable d’escompter l’arrivée d’un détachement militaire après que vous m’aviez dit que le Général Landry, sur votre demande, m’enverrait les militaires en moins de cinq minutes d’avis. Nous les avons obtenus qu’après une heure et demie après notre première demande par téléphone. Après l’échauffourée du poste No 3 toutes sortes de rumeurs ont circulé dans le public. On devait dévaster et incendier le Merger, les entrepôts, les magasins où il y avait des armes etc., sans compter les menaces de mort contre les citoyens haut placés. Chacun avait droit à un service de surveillance et de protection et il était impossible de mettre toute la force de police en devoir sans relève ; je n’avais que quatre vingt quinze hommes. Il était impossible aussi d’envoyer toutes nos forces à un endroit où l’on appréhendait des troubles et de laisser de la sorte le reste de la ville à la merci des manifestants.


Ces hommes ont été constamment en devoir jusqu’à deux heures du matin, laissant que pour quelques heures de repos.


Samedi nous avons fini par avoir l’aide de la milice, soit une garde de trois à quatre cents hommes. Cependant malgré ce nombre, nous