Page:C27 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Émile Trudel, chef de la Police municipale BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/19

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Q. Est-ce qu’ils ont fait usage de leurs bâtons ou de leurs revolvers pour protéger la propriété de l’Auditorium vendredi soir.


R. Ils ne pouvaient pas.


Q. Pourquoi ?


R. Parce que ils étaient mêlés à la foule des manifestants, ils étaient à travers de sept à huit mille personnes.


Q. La foule de ceux qui ont défoncé les portes à l’Auditorium est-ce que c’était des femmes, des enfants et des vieux ?


R. Non c’était des hommes — il y avait des enfants aussi.


Q. Est-ce qu’il y a eu des coups de revolvers de tirés sur ces hommes là ?


R. On ne pouvait pas tirer des coups de revolvers parce que on aurait attrapé des gens dans la foule.


Q. Quels sont vos ordres dans une émeute comme ça pour protéger la vie et la propriété ?


R. C'est de batailler au meilleur de notre connaissance mais de ne pas tirer à peu près de manière à atteindre des gens inoffensifs.


Q. Même si vous ne pouvez pas apaiser l’émeute sans faire cela ?


R. C’est comme dans toute autre chose, lorsqu’il y a force majeure on ne peut pas se lancer dans ça.


Q. Je vous ai demandé pourquoi vos hommes sont munis de revolvers, est-ce que ce n’est pas pour tirer s’ils ne sont pas capables d'apaiser la foule sans tirer ?


R. Oui mais il faut savoir où est-ce qu’on tire.


Q. On tire sur les manifestants ?