Mondière, dans sa monographie de la femme cochinchinoise, a consacré quelques pages à l’état du système dentaire.
Les Annamites ont les dents larges, droites, colorées en rouge par la mastication du bétel, dont l’usage est à peu près général, et en noir brillant par le laquage. Cette pratique est beaucoup plus répandue en Annam et au Tonkin qu’en Basse-Cochinchine ; elle est commune aux deux sexes, mais plus fréquente dans le sexe féminin.
Toujours, d’après Mondière (Monographie de la femme cochinchinoise), les jeunes filles se font noircir les dents après le mariage[1].
Le laquage des dents se pratique de préférence en hiver, au Tonkin tout au moins, chez les sujets, garçons ou filles, de 10 à 13 ans, mais cette pratique tend de plus en plus à disparaître, parce que les Européens n’ont pas paru goûter ce genre de beauté ; par contre, les indigènes l’estiment fort.
Le vernissage ou laquage des dents comporte une série d’applications dont l’ensemble exige une semaine environ. Un vernissage bien fait persiste pendant la vie entière et dispense l’opéré de recourir à de nouvelles manipulations. Voici, par exemple,
- ↑ Cf. La Criminalité en Cochinchine, thèse du Dr Lorion (1887).