épaisses ; la muqueuse est rouge pourpre ; de plus, le bord se relève, comme les lèvres du bouc : Socrate est sujet à des vices honteux. » Le philosophe, à qui fut rapporté le propos, se contenta de répondre : « Zopire a raison. J’ai, naturellement, des penchants pervers, mais j’ai su dompter mes mauvais instincts. »
Les poètes de la grande époque romaine vantent à l’envi les merveilles de la bouche et s’indignent contre la négligence apportée par les dames, même de la société la plus choisie, à l’entretien de leurs dents et de leurs lèvres. Nous avons fait connaître les innombrables compositions, faites avec des poudres et des parfums, que les coquettes de Rome employaient, comme dentifrices ou comme opiats.
Mais l’étude de la physionomie humaine, et surtout de la bouche, est restée dans son enfance jusqu’au XVIe siècle ; encore, Porta ne posa-t-il que les linéaments de cette science encore dans les limbes. Puis sont venus, après ce prédécesseur de Cureau de la Chambre, médecin de Louis XVI, le célèbre peintre Lebrun, qui a eu le mérite d’établir, avant Lavater, les principes qui n’ont pas encore trop vieilli. « La bouche est la partie qui, de tout le visage, marque le plus particulièrement les mouvements du cœur. Lorsque l’âme se plaint, la bouche s’abaisse par les côtés. Lorsque l’âme est contente,