Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/168

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gable qu’il ait été goutteux ; mais il est presque permis de le présumer, d’après la description qu’il donne de l’accès de goutte dans une de ses productions, description si saisissante de réalisme qu’elle donne l’impression d’avoir été « vécue ».

Toute sa vie il a souffert de l’estomac et a eu des migraines qui l’obligeaient à prendre, chaque soir, un bain de pieds très chaud. Dyspepsie goutteuse, migraines goutteuses, pourquoi pas ? Volontiers nous y souscririons, pour notre compte.

Mais ces maux de tête étaient parfois accompagnés ou précédés de bourdonnements d’oreilles, de vertiges, d’engourdissement des extrémités, tout le tableau symptomatique, n’est-ce pas, d’une crise d’urémie ? Et quel remède apportait le plus de soulagement au malade ? La saignée, le moyen encore reconnu le plus efficace pour éliminer les toxines retenues par un rein altéré.

On manque, certes, de trop d’éléments pour aboutir à une certitude ; mais à l’hypothèse qui nous est proposée, nous devons reconnaître le mérite de s’appuyer sur des faits concrets et d’exclure une explication surnaturelle dont un homme de science ne saurait, on en conviendra, s’accommoder.