Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/231

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gies », se plaignant de ne pouvoir ni respirer, ni dormir. Le 20 janvier suivant, il annonce qu’il a vu « M. Simon, grande réputation parmi les homéopathes » ; d’autres médecins ensuite, qui tâtonnent, mais ne le soulagent pas[1]. Quand, deux mois plus tard, il rentre à Paris, dans son appartement du Square d’Orléans, il est voûté, chancelant, et secoué à chaque instant par d’effrayantes quintes de toux[2].

Un désastre pour lui l’attendait : le médecin qui lui avait déjà rendu la santé, le bon et dévoué docteur Mollin, avait succombé, pendant son absence, à un mal foudroyant.

Le malade était désemparé ; à qui allait-il pouvoir désormais accorder sa confiance ? Les docteurs Cruveilhier, Louis et Fraenkel eurent beau se succéder à son chevet, multiplier leurs prescriptions, il n’avait aucune foi dans leurs remèdes. « Depuis que j’ai envoyé au diable toutes les drogues, écrit-il, je me sens plus fort ; cependant j’étouffe toujours ! »

Toutefois il ne désespère pas de guérir ; comme la plupart des phtisiques, il n’a pas conscience de la gravité de son état. Les crachements de sang ont

  1. Cf. Le Temps, 16 octobre 1915. (Les dernières notes de Chopin sur Paris, par R. Brancour.)
  2. Les derniers mois de la vie de Chopin (Revue Bleue, 4 novembre 1899).