Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/255

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des environs, à laquelle il donnait le régal de spectacles d’amateurs, qu’il se plaisait à composer et dont il surveillait lui-même la mise en scène.

Si la première moitié de l’œuvre de Gogol n’est que « la légende de la vie de l’Ukraine », c’est que l’enfant a été bercé aux récits de l’aïeul, survivant des époques héroïques ; sa jeune imagination s’est emplie des histoires qu’il a entendues ; mais l’influence de sa mère[1] a aussi contribué à développer en lui le goût de l’étude des mœurs et des traditions populaires.

« Vous avez, écrit Gogol à sa mère, au moment où il cherche « à se documenter » auprès d’elle, vous avez l’esprit sagace, observateur, vous connaissez très bien les coutumes et les habitudes de la Petite-Russie. »

Et il demande à celle pour qui il conserva toujours une sorte de vénération, de lui donner l’explication de quelques jeux de cartes, de lui envoyer tous les renseignements qu’elle pourra lui fournir sur les coutumes locales ; de lui communiquer les mémoires que ses aïeux auraient pu laisser, soit sur leur propre famille, soit sur d’autres ; des manuscrits anciens, « du temps des hetmans, ou quelque autre chose de ce genre[2] ».

  1. Sa mère avait quinze ans quand elle le mit au monde. De douze enfants qu’elle eut, il ne lui en resta que cinq.
  2. Œuvres de Gogol. Édition Koulich, t. V, 104 (Thèse Tyrneva).