Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/283

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raconté lui-même, car il n’a dépeint d’autre vie que la sienne propre et celle de ses proches, transformées l’une et l’autre par sa fantaisie, mais suivant toujours un instinct de vérité par lequel il égale les plus grands réalistes ».

Vie et œuvre se confondent, sont mêlées l’une à l’autre, au point de ne pouvoir être séparées.

L’œuvre nous dévoilera l’homme, « les traits particuliers de son tempérament, ses manières de sentir et de penser…, ce qu’il était et ce qu’il eût voulu être ; elle évoquera en même temps le milieu qui l’a formé et dont à jamais il a gardé l’empreinte, et le tableau à la fois large et détaillé, qu’elle déploiera sous nos yeux, complétera sans les contredire, les trop rares précisions qu’aura fournies la biographie ».

C’est à Simbirsk, « une de ces villes de la Volga aux apparences de grand village », que vit le jour Ivan Alexandrovitch Gontcharov, le 6 juin 1812. Il n’est pas indifférent de noter ce trait que la ville de Simbirsk était le type des cités mortes « tout entière au sommeil et à la pensée », écrivait d’elle Lermontov, vers 1830.

Gontcharov, à son retour de Moscou, aimait retrouver les mêmes maisons et les mêmes maisonnettes, en bois pour la plupart, devenues grises en vieillissant, avec leurs mansardes et leurs petits jardins, quelques-unes ornées de colonnes, toutes