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entourées d’un fossé plein d’une épaisse végétation d’absinthe et d’orties, puis de clôtures qui n’en finissent pas ; les mêmes trottoirs en bois auxquels toujours il manque des planches ; le même vide et le même silence dans les rues, où la poussière se dessine en courbes épaisses.



UN TRAÎNEAU RUSSE
par Horace Vernet — Salon de 1844

On entend d’une verste le roulement d’une charrette ou le bruit des bottes d’un passant sur le bois du trottoir. Le sommeil vous prend à voir ce coin si calme, ces fenêtres comme endormies avec leurs stores et leurs jalousies baissées, les figures ensommeillées qu’on aperçoit dans les maisons ou qu’on rencontre dans la rue. Nous n’avons rien à faire, semble, avec un bâillement et un regard indolent, penser chacune d’elles ; rien ne nous presse… Il faudra se souvenir de cette description quand on retrouvera plus loin l’analyse de l’œuvre maîtresse de notre personnage, le roman autobiographique qui a pour titre : Oblomof.

Sur l’ascendance de Gontcharov, rien de particulier. La race était solide, semble-t-il : le bisaïeul et l’aïeul paternels ont vécu jusqu’à un âge relativement avancé ; l’un d’eux, trois fois marié, avait épousé en secondes noces une fillette de quinze ans.

Le grand-père d’Ivan Alexandrovitch, qui nous occupe présentement, était, nous dit-on, « un homme assez instruit, curieux d’observer et de