Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/329

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Cette fin tragique, il en avait eu de bonne heure le pressentiment ; ce fut toujours chez lui comme une idée fixe passée à l’état d’obsession : il savait, il déclarait en toute occasion qu’il mourrait jeune et d’une mort violente.

Ces avertissements de la nature, qui saurait assurer qu’ils ne sont que l’effet du hasard ou d’un concours fortuit de coïncidences ? Autosuggestion ou prédestination, il est des êtres qui portent la mort en eux d’une façon consciente. Qu’on y voie la conséquence d’un état pathologique, d’une névrose — imparfaitement caractérisée, certes — cette inappétence à vivre, les symptômes de ce mal, avant tout subjectif, n’en sont pas moins d’une indiscutable réalité. Leur influence est indéniable sur la vie autant que sur l’œuvre de qui en fut obsédé à un pareil degré.